Les accros de la technologie progressistes déclarent leurs droits – et leurs responsabilités

Par Kah Éditeur APCNouvelles     MONTEVIDEO,

Au Forum social des États-Unis qui s’est déroulé le 24 juin, cinquante technologues progressistes se sont retrouvés pour le premier congrès américain des accros de la technologie progressistes.

« Le congrès s’inscrit dans un mouvement international visant à favoriser le débat entre les technologues progressistes pour la transformation sociale », a déclaré Alfredo Lopez, directeur de la coopérative technologique de New York May First/PeopleLink.

« D’autres congrès mondiaux de ce genre qui font partie du mouvement des forums sociaux mondiaux à l’échelle internationale auront bientôt lieu », a-t-il indiqué à APCNouvelles. « Il y a en aura un en Palestine au Forum social sur l’éducation en octobre, un au Forum social hémisphérique au Paraguay en août et un autre au Forum social mondial de Dakar, au Sénégal, pendant la première semaine de février 2011 ».

Le Congrès s’est terminé par une déclaration applaudie par d’autres réseaux socialement responsables comme l’Association pour le progrès des communications (APC) comme « un ensemble de principes remarquables ».

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Congrès américain des accros de la technologie: Déclaration des droits et des responsabilités

Au Forum social des États-Unis qui s’est tenu à Detroit, au Michigan, le 24 juin, 50 technologues progressistes se sont réunis pour une première historique: le premier congrès américain des accros de la technologie progressistes.
Le congrès s’inscrit dans un mouvement international visant à favoriser le débat entre les technologues progressistes sur nos droits et nos responsabilités dans le cadre du mouvement pour la transformation sociale.

Après cinq heures de délibérations, le Congrès en est arrivé à un consensus sur les principes suivants :

  • Les décisions technologiques ont des conséquences politiques. Ces décisions doivent rendre compte des stratégies de nos mouvements. Chaque technologie que nous adoptons implique des relations de pouvoir. La technologie structure notre façon de communiquer et avec qui. L’utilisation de la technologie est fortement influencée par les ONG et par les achats, les dépenses et la réglementation des gouvernements. Nos mouvements devraient s’efforcer de modifier les politiques et les dépenses, d’apporter plus de transparence et d’œuvrer pour développer des technologies qui répondent à nos besoins.
  • Conception technologique participative. Nous savons que la technologie doit être motivée par les besoins du mouvement en général. Nous avons tous la responsabilité d’exprimer nos idées sur l’utilisation socialement responsable de la technologie; parallèlement, les compétences technologiques spécialisées, comme toute compétence spécialisée, créent une dynamique de pouvoir dont nous devons tenir compte. Notre mouvement doit entretenir un dialogue permanent pour comprendre comment les structures de pouvoir deviennent partie intégrante de la technologie et faire participer autant de monde que possible à tous les aspects de la conception technologique.
  • Inclusion numérique. La technologie devrait être accessible à tous, et le mouvement devrait s’efforcer activement d’éliminer les obstacles à l’accès, notamment la langue, le matériel et la connectivité. Nous devrions développer une technologie qui élimine les autres obstacles plutôt que d’en créer de nouveaux. Les technologies doivent être conçues en pensant aux utilisateurs, ce qui implique la traduction, l’accessibilité, l’éducation des jeunes et l’accès aux ressources informatiques.
  • Durabilité sociale. La technologie que nous développons ou appliquons devrait continuer d’être utile aux gens et aux organisations du mouvement. Elle doit être utilisable et accessible. Elle doit accepter de nombreuses plateformes, normes ouvertes et la transférabilité des données. Elle doit être économiquement viable pour l’organisation. Nous devons inclure de la documentation et une formation suffisantes pour que les groupes contrôlent la technologie qui les aide.
  • Infrastructures communautaires. Nos communautés ont le droit de concevoir, de posséder, d’utiliser et de contrôler le réseau, le matériel et les logiciels dont nous dépendons. Le mouvement est responsable de soutenir et d’entretenir ces infrastructures communautaires. Les technologues du mouvement sont responsables d’expliquer les infrastructures communautaires et de plaider en leur faveur.
  • Protection des données. Nos mouvements sociaux ont le droit d’être libres de toute surveillance, tant étatique que privée. Nous devrions encourager nos mouvements à faire des choix politiques pour protéger la vie privée, la sécurité et les données des personnes et des organisations.
  • Dans notre travail technologique au sein du mouvement, nous devons nous opposer au pouvoir, aux privilèges, à l’oppression et à l’exclusion. Nous devons collaborer, sans égard aux identités, aux groupes, aux langues et aux frontières. Nous devons nous engager à renforcer les voix des opprimés, notamment les gens de couleur, les femmes, les personnes opprimées pour leur orientation sexuelle, les LGBTQI, les autochtones, les migrants, les immigrants, les personnes à faible revenu, les personnes handicapées et les personnes de tous âges, niveaux d’instruction et compétences technologiques. Nous devons mobiliser, former et collaborer pour favoriser un mouvement qui célèbre la diversité.

Le Congrès a été sponsorisé par quatre organisations de technologie: May First/People Link, Agaric Design, Openflows et le Progressive Technology Project.

Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec Alfredo Lopez, codirecteur de May First/People Link http://mayfirst.org

Photo: “Site du Forum social mondial 2011”:http://fsm2011.org/



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