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Les technologies de l’information et de la communication (TICs) constituent désormais non seulement un vecteur principal et efficace de développement tous azimuts dans les économies du monde, mais en même temps une éventuelle source de menaces économiques, sociales, politiques et même une menace d’atteinte aux droits humains, notamment la libre expression des opinions dans nos sociétés.
Le gouvernement du Cameroun, pays de 22 millions d’habitants situé en Afrique Centrale, accorde une importance particulière aux TICs et à l’internet pour résoudre des problèmes majeurs tels que le chômage des jeunes, la mauvaise qualité du service de l’éducation, la faible compétitivité des affaires, la faible attractivité du pays au plan touristique, etc. Un certain nombre d’initiatives ont été mises sur pied à cet effet: un déploiement de télécentres communautaires polyvalents en milieu rural pour améliorer l’accès au service internet et au savoir partagé, un vaste programme d’encouragement à l’économie numérique lancé récemment pour réduire le chômage des jeunes, un programme de télédéclaration des impôts pour les opérateurs économiques, une application pour suivi de la carrière des agents publics en ligne, etc.
Toutefois, au vu des risques générés par l’utilisation de l’internet (conséquence par exemple du printemps arabe), et de l’interruption que le gouvernement fait de ce service dans certaines situations de crise, la question pourrait être posée de savoir si le gouvernement est prêt à laisser l’ouverture afin que les atouts de l’internet soient exploités pour atteindre les résultats escomptés.
En vue de proposer une réponse à cette question PROTEGE QV souhaite analyser la situation nationale au regard des principes clés de la Déclaration Africaine des Droits et des Libertés de l’Internet (DADLI) adoptée par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples à Banjul (Gambie) le 4 novembre 2016 à travers la résolution 362 sur le droit et la liberté d’information et d’expression sur internet en Afrique. La présente étude souhaite contribuer à rendre disponible, une photographie de la situation du Cameroun au regard des principes clés de la DADLI. Elle va dans un premier temps, par le biais d’une enquête, recueillir la compréhension des 13 principes clés de la DADLI et en identifier les aspects critiques.
Dans un second temps, pour chacun des principes clés, la situation du Cameroun va être présentée par différents auteurs, avec un accent particulier sur les menaces, les violations, les tendances et les opportunités. Enfin, un outil de mesure intégré (indice) de la situation du pays au regard des 13 principes clés de la DADLI sera proposé, et ensuite renseigné et analysé pour le cas du Cameroun.